Blog - Course à pied : 5 comportements à éviter pour courir en toute sécurité

Introduction

La course à pied est une activité largement reconnue pour ses bienfaits physiques et psychiques. Mais certaines pratiques, bien que répandues, peuvent représenter un réel danger pour la santé des coureurs. Mieux les connaître permet de progresser sans compromettre son bien-être. Cet article explore cinq comportements à éviter absolument.

1. Prendre des anti-inflammatoires avant ou pendant une course

Une étude menée lors du marathon de Londres a révélé un fait inquiétant : 46 % des coureurs déclaraient consommer ou prévoir de consommer des anti-inflammatoires pendant la course, et 34 % l’avaient déjà fait sur un précédent marathon. Cette pratique peut sembler anodine pour soulager une gêne passagère, mais elle est loin d’être sans conséquence.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) masquent la douleur mais n’enlèvent en rien la cause sous-jacente. Pire encore, ils retardent le processus de réparation musculaire, augmentent les risques de crampes, de troubles gastriques et de lésions rénales. Des complications cardiovasculaires comme la formation de caillots sanguins sont aussi mentionnées dans plusieurs études. Il est donc impératif de bannir cette habitude sous peine de graves répercussions.

2. La surhydratation : un danger trop souvent méconnu

Tout comme la déshydratation, un excès d’hydratation peut nuire à la performance et même mettre la vie en danger. Lors d’un effort prolongé, consommer de grandes quantités d’eau sans compenser les pertes en sodium peut provoquer une hyponatrémie. Ce déséquilibre électrolytique se manifeste par des nausées, ballonnements, et dans les cas extrêmes, par le coma voire le décès.

Plutôt que de boire en excès, il convient d’adopter une hydratation continue tout au long de la course : quelques gorgées d’eau ou de boisson isotonique tous les kilomètres, en adaptant le volume en fonction de la température, la sudation et les sensations personnelles. Il est aussi important d’intégrer du sodium via les boissons de l’effort, surtout chez les coureurs transpirant abondamment.

3. Négliger la récupération après une longue distance

Participer à un marathon ou toute autre course de longue distance entraîne de lourds traumatismes sur le corps. Des milliers de chocs affectent les muscles, les tendons et les organes internes. La récupération ne doit donc pas se limiter au soulagement des courbatures, mais englober aussi les systèmes nerveux, immunitaire et hormonal.

Après un effort significatif, accorder à son corps deux semaines de repos léger permet de régénérer les tissus, stabiliser les marqueurs physiologiques dégradés et prévenir les blessures. Cette période de récupération, bien que peu active, est essentielle dans une stratégie de progression durable. Reprendre trop vite peut être contre-productif à long terme. Loin d’être une perte de temps, il s’agit d’un investissement pour la suite.

4. S’entraîner en déficit calorique : une fausse bonne idée

La quête de minceur chez les coureurs est souvent motivée par l’idée reçue qu’un coureur plus léger sera plus rapide. Or, s’entraîner en déficit calorique chronique peut provoquer des conséquences délétères : carences nutritionnelles, baisse de l’immunité, fatigue permanente, troubles hormonaux ou encore troubles du cycle menstruel chez les sportives.

Un entraînement qualitatif nécessite une alimentation suffisante pour répondre aux besoins énergétiques du corps. C’est seulement dans ces conditions que le coureur pourra progresser durablement. La perte de poids, quand elle est nécessaire, devrait être encadrée par un professionnel de santé en dehors des pics de charge d’entraînement, jamais pendant une préparation poussée à la performance. À long terme, cela protège la santé physique et mentale de l’athlète.

5. Courir en étant malade : une prise de risque inutile

Nombreux sont ceux qui pensent qu’une petite course aidera à éliminer un virus. C’est faux et dangereux. Courir avec de la fièvre ou pendant un état inflammatoire aigu sollicite des ressources essentielles à la guérison. Cela risque de prolonger l’infection, voire de générer des complications plus graves comme une myocardite.

La règle d’or : en cas de fièvre ou de symptômes infectieux graves, repos complet. Il vaut mieux rater quelques jours d’entraînement qu’aggraver son état de santé et compromettre plusieurs semaines de récupération. Le bon sens doit primer sur la rigueur sportive, même dans une phase préparatoire importante.

Conclusion

La régularité et la progression en course à pied ne doivent jamais se faire au détriment de la santé. Éviter ces comportements à risque, c’est offrir à son corps les meilleures conditions pour durer. Un entraînement efficace repose sur un équilibre entre l’effort, la récupération, l’alimentation et l’écoute de son corps. Savoir dire non à certaines pratiques douteuses, c’est choisir la performance durable et sécurisée.