L’endurance fondamentale, ou « zone 2 », se situe entre 60 et 75 % de la fréquence cardiaque maximale. C’est dans cette plage d’effort que le corps est capable de travailler efficacement sans générer de fatigue excessive. Une respiration facile et la capacité à parler sans être essoufflé sont des signes que l’on se situe bien dans cette zone.
Lorsqu’on court dans cette zone, plusieurs adaptations physiologiques importantes ont lieu :
La méthode classique « 220 – âge » est souvent imprécise. Une estimation plus fiable se base sur un test terrain : course sur 5 ou 10 km, ou test VMA (vitesse maximale aérobie). L’objectif est de déterminer sa fréquence cardiaque maximale réelle afin de calibrer les zones avec précision.
La fréquence cardiaque peut évoluer fortement en fonction de facteurs comme :
Ces influences doivent être prises en compte pour ne pas surévaluer l’intensité réelle d’une séance.
L’utilisation d’une ceinture thoracique ou d’un brassard cardio est conseillée plutôt qu’un capteur au poignet, souvent peu fiable. L’idéal est de paramétrer l’affichage de sa montre avec uniquement la zone cardiaque à surveiller pour éviter les distractions néfastes.
Le RPE (Rate of Perceived Exertion), ou échelle de perception de l’effort, est une autre méthode fiable pour quantifier l’intensité. Sur une échelle de 1 à 10 :
Ce ressenti peut être utilisé seul ou combiné à d’autres mesures pour mieux ajuster l’entraînement.
La VFC (variabilité de la fréquence cardiaque) est un indicateur de forme globale. Une VFC élevée signe souvent une meilleure récupération. Elle peut fournir une tendance sur la fatigue à long terme, mais reste complémentaire des sensations.
En zone 2, le corps privilégie les lipides comme source d’énergie. Cela permet :
La production de lactate reste faible, celui-ci étant recyclé efficacement par les muscles.
Travailler régulièrement en zone 2 améliore :
C’est donc la base essentielle d’une progression solide sur le long terme.
Chez les cyclistes professionnels, la capacité à maintenir une puissance très élevée tout en restant en zone 2 est une stratégie d’entraînement largement utilisée. Dans les sports d’endurance longue (ultra-trail, triathlon), cette approche permet d’être à la fois économe et performant.
Pour progresser, il est conseillé d’atteindre 70 à 80 % de son volume hebdomadaire en endurance fondamentale.
Des variations existent d’un jour à l’autre. Suivre une tendance sur plusieurs semaines est plus significatif qu’une seule sortie. Noter son ressenti, mesurer les performances, surveiller la dérive cardiaque et cumuler les facteurs est la bonne méthode de suivi.
Le modèle 80/20 recommande 80 % d’efforts faciles et 20 % d’efforts intenses. Ces 80 % regroupent l’échauffement, la récupération, l’endurance fondamentale en elle-même. Ce découpage peut légèrement varier selon les profils d’athlètes.
Quelques bonnes pratiques :
Et surtout, garder en tête que l’important n’est pas l’allure, mais le système énergétique visé lors de chaque séance.
L’endurance fondamentale est un pilier incontournable de l’entraînement en course à pied ou en triathlon. Elle permet de maximiser ses capacités métaboliques, de progresser durablement, tout en réduisant les risques de blessure. En suivant ses indicateurs (RPE, FC, VFC), les sensations, et en adoptant du matériel fiable, chaque athlète peut progresser avec sérénité et efficacité.