Choisir une paire de chaussures de trail peut s’avérer compliqué, surtout lorsque l’on débute ou que l’on souhaite renouveler son équipement. Pourtant, avec quelques critères simples et concrets, il est possible de faire un choix éclairé et durable. Voici cinq conseils indispensables qui permettront d’éviter les erreurs les plus courantes et de tirer le meilleur de chaque sortie en trail.
Au lieu de se concentrer uniquement sur le prix d’achat, il est plus pertinent d’évaluer le coût d’utilisation d’une paire de chaussures. Cela revient à calculer combien coûterait chaque kilomètre parcouru avec une paire donnée.
Par exemple, une chaussure à 280 € qui dure 1000 km revient à 0,28 €/km, tandis qu’une chaussure à 200 € qui ne tient que 400 km revient à 0,50 €/km.
Aujourd’hui, grâce aux tests disponibles sur YouTube, aux retours des utilisateurs sur les réseaux sociaux et aux forums spécialisés, il est facile d’évaluer la longévité d’un modèle. Une recherche préalable permet donc d’anticiper la qualité et la durabilité du produit. Une fois ces informations collectées, un simple calcul divise le prix par le nombre de kilomètres estimés pour obtenir un coût usage cohérent.
Une erreur fréquente est de choisir une chaussure ultra-technique, pensée pour des courses extrêmes, alors que 80 % des sorties se font sur un terrain beaucoup plus accessible.
Acheter une chaussure « tank » pour préparer une grande compétition est pertinent, mais elle ne doit pas être la seule paire utilisée. Si les sentiers d’entraînement sont roulants, une chaussure plus dynamique, typée gravel ou souple, procurera plus de plaisir.
Inversement, pour ceux qui vivent et s’entraînent en montagne, il faut privilégier des modèles avec plus de stabilité, de maintien, d’accroche et de solidité. Certaines chaussures polyvalentes comme la Salomon Genesis ou la Norda 001 fonctionnent aussi bien sur terrain technique que roulant, ce qui peut convenir à ceux qui veulent limiter leur budget ou leur nombre de paires.
Le type de course visé influence directement le choix de la chaussure. Un 20 km roulant ne demandera pas le même modèle qu’un ultra-trail en montagne. Les besoins en amorti, confort et stabilité augmentent avec la distance, tandis que les distances courtes privilégieront le dynamisme, la légèreté, la réactivité et l’accroche.
Chaque coureur a une tolérance différente au confort selon sa foulée et son expérience. Certains peuvent courir 80 km avec des chaussures extrêmement légères, d’autres auront besoin de plus de soutien. Comme en vélo, il est normal d’avoir plusieurs paires pour différents types de sortie.
Le confort d’accueil se perçoit dès les premières secondes lorsqu’on enfile la chaussure. Certaines marques se démarquent clairement, comme Brooks et Nike, qui proposent un chaussant très agréable immédiatement.
Cependant, ce confort immédiat ne garantit pas une performance ou un confort en course. Si des zones de friction ou de pression sont ressenties à l’essayage, cela peut indiquer une incompatibilité. Mieux vaut alors tester un autre modèle ou une autre marque, car ces petits désagréments risquent de s’amplifier sur la durée et provoquer des blessures ou gênes à long terme.
Il est important de rester attentif à ses propres sensations et d’éviter de faire un compromis sur le confort.
Le style peut sembler secondaire, mais il joue un rôle non négligeable. Une paire qui plaît visuellement est une paire que l’on aura plaisir à porter. Cela peut avoir un impact positif sur la motivation, surtout dans des sports où la rigueur mentale est primordiale.
Attention toutefois à ne pas choisir une chaussure uniquement pour son apparence. Elle doit répondre avant tout aux besoins spécifiques de la pratique. Mais une chaussure à la fois performante et esthétique est un choix gagnant. C’est pourquoi les marques proposent aujourd’hui plusieurs couleurs pour chaque modèle afin de satisfaire tous les goûts.
L’un des pièges les plus fréquents est de trop se focaliser sur le drop (la différence de hauteur entre l’avant et l’arrière de la chaussure). Beaucoup de coureurs font l’erreur de penser qu’un drop faible, voire nul, est systématiquement meilleur. En réalité, le drop n’est qu’un élément parmi d’autres.
Le ressenti d’une chaussure est bien plus influencé par d’autres paramètres : stack (hauteur totale de la semelle), type de mousse, rigidité globale, grip, structure du chausson, etc. Ces aspects ont un impact concret sur le confort et la performance. Une chaussure comme l’Altra Olympus, par exemple, offre un drop zéro mais reste très protectrice grâce à son stack élevé et à sa robustesse.
Se concentrer uniquement sur un chiffre comme le drop, sans prendre en compte la globalité de la chaussure et de son comportement, peut entraîner de mauvais choix, surtout pour les longues distances ou les terrains accidentés.
Choisir une chaussure de trail est un processus qui mérite réflexion et essais. En tenant compte de la durée de vie, de son usage principal, des conditions de course, du confort immédiat et même du style, on évite les achats regrettables. Chaque paramètre compte et influence l’expérience sur le terrain.
Faire appel à ces cinq critères permet non seulement de maximiser son investissement mais aussi de courir avec plus de plaisir, de sécurité et de performance. La chaussure est l’un des piliers de l’équipement du trailer — autant ne pas se tromper dès le départ.